Astéroïde & Aquarium
08.01 > 12.03.2022
« Certains peuvent voyager à travers le monde et ne rien en voir.
Pour parvenir à sa compréhension, il est nécessaire de ne pas trop en voir, mais de bien regarder ce que l’on voit. »
Giorgio Morandi
La Galerie Jean Fournier est heureuse de présenter la troisième exposition de Christophe Robe, Aquarium et Astéroïde. Dans ce nouvel inventaire pictural, l’artiste livre son rapport particulier au monde, à tous les mondes, de la stratosphère aux abysses. L’exposition est composée de plus de vingt toiles, certaines œuvres de très grand format et d’autres de petit et moyen format. Elles représentent des «portes et fenêtres» donnant au spectateur l’illusion d’être au bord d’un gouffre aquatique ou dans l’apesanteur d’un cosmos inexploré.
Toutefois Christophe Robe ne se contente pas d’oppositions formelles. Ses paysages constituent des liens entre éléments naturels et matériaux synthétiques. Il dessine la silhouette d’une branche ou une ligne courbe évoquant une peinture rupestre ou, à l’opposé, un aplat de couleur avec la précision d’une impression mécanique au laser.
Aucun dogmatisme ne se dégage de sa pensée picturale, les œuvres ne sont pas titrées, les formes dessinées ne sont pas totalement identifiables. Néanmoins, Robe est dans la suggestion des formes, rien ne doit subjuguer le regard du spectateur.
Il ne souhaite pas que son travail soit uniquement la trace de ses expériences perceptives. Il désire plutôt qu’il agisse comme un miroir où la personne se projette et interprète l’œuvre en fonction de son propre éventail de références.
La programmation de la galerie est axée sur les dialogues intergénérationnels et se fonde sur l’histoire et l’identité forte des artistes défendus par Jean Fournier depuis les années cinquante. Dans les travaux récents de Christophe Robe, on retrouve des liens avec l’univers surréaliste de Simon Hantaï ou encore cette plongée dans l’infini des bleus et des verts qui rappelle l’environnement dans la peinture de Marcelle Loubchansky. Aussi, de nombreuses références esthétiques affleurent, de la marginalité d’Hyeronimus Bosch au court métrage de Charles et Ray Eames, Powers of Ten (1977) qui traite de la division des échelles de l’univers en fonction du facteur dix, de la galaxie à l’épiderme. Le travail de Christophe Robe est en quelque sorte une réinterprétation de ces basculements d’échelle, de l’immense à l’infiniment petit.
Autre fait marquant de sa pratique : Christophe Robe achète autant de pots de peinture que d’albums de musique ; dans son atelier, la bibliothèque musicale côtoie les étagères remplies de peintures. Son travail est en effet fluide et rythmé sans qu’aucun dessin préparatoire ne sous-tende le flux des idées. L’artiste se laisse guider par la couleur et la sensation que celle-ci lui procure, par l’outil avec lequel il travaille ou par les dimensions de la toile qu’il a décidé de remplir. Selon lui, il est le premier à voyager dans son œuvre.
Cette exposition montre la maturation du travail de Christophe Robe et apporte au spectateur suffisamment de points d’attache pour lui offrir un voyage en apesanteur.
Pour plus d’informations, cliquez sur chaque œuvre.
Nous vous recommandons
de tenir votre Smartphone horizontalement.
photos © Alberto Ricci